Conception islamique des droits de l'homme - 2ème partie
Un Islam mais pluralité des applications
C’est ce côté profane des droits de l’homme, bien qu’ils s’inspirent de la religion, qui s’oppose à leur stagnation. Or, les mutations sociologiques interdisent de figer l’application des lois dans le temps et l’espace. L’Islâm revêt un caractère universel, ce qui implique que sa pratique, sans toucher à sa doctrine immuable, doit correspondre à l’évolution de l’histoire, aux réalités et aux spécificités des sociétés concernées. Ainsi, si nous prenons l’exemple des libertés fondamentales, la notion de shûra (la concertation) ne peut pas être perçue sur le mode déjà avancé et en vigueur à l’époque de l’Envoyé de Dieu (s) et des quatre premiers califes. Le procédé des scrutins, la modernisation des moyens de transport et l’avancée prodigieuse des modalités de communication, par la presse, la radio, la télévision et l’Internet, permettent de joindre tous les habitants d’un même Etat, voire du monde entier. Il n’est plus possible que la concertation, avec ses implications démocratiques, se circonscrive dans un milieu restreint.